A propos de l’autrice Julie Beauzac :

Julie Beauzac a fait des études d’histoire de l’art et est diplômée de l’école du Louvre, elle a ensuite travaillé dans une galerie d’art parisienne avant de démissionner pour s’installer à Berlin.

Pour en savoir plus la rubrique “Qui suis-je” sur le site

A propos du podcast :

LE PODCAST FÉMINISTE ET INCLUSIF QUI DÉCONSTRUIT L'HISTOIRE DE L'ART OCCIDENTALE

Pourquoi les musées sont remplis de femmes nues à côté d’hommes habillés ? Pourquoi les grands génies sont tous des hommes ? Pourquoi l’art représente autant de scènes de viol ? Pourquoi on oublie souvent de parler des personnages noirs dans les tableaux ? Et pourquoi Picasso était-il si méchant ?

Vénus s'épilait-elle chatte déconstruit l’histoire de l’art occidentale, en proposant un point de vue féministe et inclusif. Largement basé sur le patriarcat et la colonisation, l’art a contribué à normaliser la domination masculine et la blanchité comme la référence unique et neutre, et c’est important d’en parler, pour mieux comprendre ce qu’on regarde, et se réapproprier tout ce patrimoine commun.

Au programme : des épisodes thématiques et biographiques avec à chaque fois un·e spécialiste de la question.

Episodes :

Bande-annonce Vénus s'épilait-elle la chatte ?

Bienvenu-e-s dans Vénus s'épilait-elle la chatte, le podcast qui déconstruit l'histoire de l'art occidentale ! Vénus s'épilait-elle chatte propose un point de vue féministe et inclusif sur l'art occidental, largement basé sur le patriarcat et la colonisation. L’art a contribué à normaliser la domination masculine et la blanchité comme la référence unique et neutre, et entretenir des systèmes de domination. Tout ceci n'appartient pas qu'au passé, et c’est important d’en parler pour mieux comprendre ce qu’on regarde, et se réapproprier toute une partie de notre patrimoine commun. On va se demander, entre autres, pourquoi les musées sont remplis de femmes nues à côté d’hommes habillés, pourquoi les grands génies sont tous des hommes, et pourquoi Picasso était si méchant.

Les autoportraits féminins

L'histoire des autoportraits féminins permet de retracer en filigrane l'histoire des femmes artistes, leur absence de formation officielle pendant des siècles, et les contraintes patriarcales qu'elles ont dû contourner pour arriver à se représenter, avec beaucoup d'intelligence et de créativité. C'est un domaine de l'histoire de l'art injustement méconnu mais très important, car il est indissociable de l'histoire des femmes et du féminisme en occident. Pour en parler, je reçois la très géniale Frances Borzello, autrice de Femmes au miroir : une histoire de l’autoportrait féminin (Thames & Hudson, 2019).

Frida Kahlo, au-delà du mythe 1/2

Pour ce premier épisode consacré à Frida Kahlo, j'ai eu le privilège de rencontrer Hilda Trujillo, directrice de la Casa Azul, la fameuse maison bleue où l'artiste est née, et qui abrite aujourd'hui le musée Frida Kahlo de Mexico. Cette rencontre est partie de l'envie de comprendre comment cette artiste racisée, handicapée, bisexuelle et anticapitaliste est devenue l'icône aseptisée qu'on retrouve sur les porte-clés et les serviettes de plage du monde entier. Pendant près de 30 ans, Frida Kahlo a créé une œuvre sans précédent et sans équivalent dans l'histoire de l'art, basée sur son vécu, son rapport à son pays et l'histoire de son corps meurtri. Malgré la richesse et le caractère unique de son œuvre, on connait assez peu ses tableaux, bien qu’on voie son visage partout.

Frida Kahlo, au-delà du mythe 2/2

Dans ce 2e épisode consacré à Frida Kahlo, on retrouve Hilda Trujillo, directrice du musée Frida Kahlo de Mexico. On s’interroge sur sa relation avec son mari, Diego Rivera, souvent présentée comme « passionnelle » mais qui en réalité correspondait sur de nombreux points à un schéma hétéropatriarcal inégalitaire (6’47). On parle également de son rapport à la sexualité (4’37), au genre (12’11), à la religion (17’50), de son féminisme (14’10), de sa relation aux animaux (16’01) et de ses liens avec les surréalistes (20’49). On se demande enfin pourquoi elle est devenue, depuis près de 20 ans, un objet marketing si éloigné de ce qu’elle était vraiment (23’32), ce qui relève dans ce phénomène de l'appropriation culturelle (27'07) et pourquoi elle n’a pas eu, de son vivant, la reconnaissance officielle qu’elle espérait tant (28’44).

Ces deux épisodes ont pour vocation de mieux connaitre sa vie et son travail, qui sont indissociables, et de déconstruire un certain nombre de mythes autour de cette artiste devenue malgré elle et après sa mort support de fantasmes, d’appropriations et d'opérations marketing en tous genres. Ce premier épisode consacré à Frida Kahlo revient notamment sur le dramatique accident qui a bouleversé sa vie et durablement marqué son œuvre, son rapport à la maternité, l’importance des traditions mexicaines dans son travail, et son engagement en faveur des populations autochtones dans un Mexique en pleine lutte pour sa décolonisation culturelle. Toutes ces facettes de Frida Kahlo sont explorées grâce à l'expertise d'Hilda Trujillo qui connait ses archives mieux que personne, à l'excellente biographie d'Hayden Herrera et au très recommandable film de Julie Taymor avec Salma Hayek, tourné à Casa Azul et très fidèle à la réalité historique.

Représenter les noir·es : le regard blanc

Pour aborder cet aspect trop peu connu de l'art occidental j’ai eu le plaisir de recevoir Naïl Ver-Ndoye, co-auteur avec Grégoire Fauconnier de Noir, entre peinture et histoire. Ensemble on a notamment parlé de whitewashing (10'59), de canons de beauté (33'43), de la façon dont les images de propagande construisent le récit national et de l’enseignement de l’histoire encore très empreint de mentalité coloniale (07'30), de l’hypersexualisation des corps noirs (17'01), du racisme scientifique et de la construction de l’altérité (21'11), de l’exposition « le Modèle noir » au musée d’Orsay (26'33) et de Joséphine Baker (22'18).