Extraits et citations :
“La tolérance institutionnelle de la violence domestique crée une culture de l’impunité qui contribue à normaliser la violence publique infligée aux femmes.”
“Le capitalisme est né des stratégies que l’élite féodale – l’Église et les classes terrienne et marchande – a mises en place en réaction aux luttes du prolétariat rural et urbain qui mettaient son autorité en crise. C’était une “contre-révolution“ qui a étouffé dans le sang les nouvelles revendications de liberté mais qui a aussi mis le monde sens dessus dessous en créant un nouveau système de production qui supposait une autre conception du travail, de la richesse et de la valeur au service de la mise en place de formes d’exploitation plus intenses.”
“La répression du désir féminin était mise au service d’objectifs utilitaires tels que la satisfaction des besoins sexuels des hommes et surtout la procréation d’une main-d’oeuvre abondante.”
“En punissant la sorcière, les autorités punissaient dans le même temps l’offensive contre la propriété privée, l’insubordination sociale, la propagation des croyances magiques, qui supposaient la présence de pouvoirs qu’elles ne pouvaient pas contrôler, et la déviance par rapport à la norme sexuelle qui plaçait désormais la sexualité et la procréation sous l’autorité de l’État.”
“Les chasses aux sorcières ont servi à déposséder les femmes de leurs pratiques médicales, les ont contraintes à se soumettre au contrôle patriarcal de la famille nucléaire et ont détruit un concept de nature holistique qui, jusqu’à la Renaissance, fixait des limites à l’exploitation de leurs corps.”
“La violence sexiste est plus que jamais sous les projecteurs. Pour Silvia Federici, ces meurtres, tortures et viols ne sont ni des accidents de l'histoire ni le reflet d'un patriarcat millénaire. À la fin du Moyen Âge, la condamnation pour sorcellerie devient la pièce maîtresse d'un dispositif de répression contre les femmes mis en place par l'État, l'Église et les puissances économiques. Des instruments de torture comme la "bride à mégères" à la dévalorisation systématique des savoir-faire ancestraux rattachés aux femmes, tous les moyens sont bons pour contenir la menace contre l'ordre capitaliste naissant qu'elles incarnent.”
Quatrième de couverture :
"La violence sexiste est plus que jamais sous les projecteurs. Pour Silvia Federici, ces meurtres, tortures et viols ne sont ni des accidents de l’histoire ni le reflet d’un patriarcat millénaire. À la fin du Moyen Âge, la condamnation pour sorcellerie devient la pièce maîtresse d’un dispositif de répression contre les femmes mis en place par l’État, l’Église et les puissances économiques. Des instruments de torture comme la « bride à mégères » à la dévalorisation systématique des savoir-faire ancestraux rattachés aux femmes, tous les moyens sont bons pour contenir la menace contre l’ordre capitaliste naissant qu’elles incarnent.
Prolongeant ses analyses à la mondialisation néolibérale actuelle, en s’appuyant notamment sur l’exemple de la privatisation des terres en Afrique, Federici montre que la vague de violence à laquelle nous assistons aujourd’hui met en jeu des mécanismes très similaires. Par cette brève histoire de la violence sexiste de la grande chasse aux sorcières européenne jusqu’à nos jours, elle nous raconte aussi un « pouvoir des femmes » sans cesse réinventé par de nouvelles pratiques, de nouveaux savoirs et de nouvelles solidarités."
Contexte :
Structure :
Introduction
Première partie : retour sur l’accumulation du capital et la chasse aux sorcières européenne
Midsommervisen, « Vi elsker vort land »
Pourquoi parler – encore – de chasses aux sorcières ?
Les chasses aux sorcières, les enclosures et la fin des rapports de propriété collective