Extraits et citations :

"De tout cela, il paraît difficile de ne pas déduire que les chasses aux sorcières ont été une guerre contre les femmes. Et pourtant ... Spécialiste des procès en sorcellerie en Nouvelle-Angleterre, Carol F. Karlsen déplore que son "approche en termes de genre ait été ignorée, banalisée ou indirectement contestée."

"Et si le Diable, c'était l'autonomie [des femmes]?"

"Toutes les femmes même celles qui n'ont jamais été accusées, ont subi les effets de la chasse aux sorcières. La mise en scène publique des supplices, puissant instrument de terreur et de discipline collective, leur intimait de se montrer discrètes, dociles, soumises, de ne pas faire de vague."

« La sorcière, symbole de la violence de la nature, déchaînait des orages, causait des maladies, détruisait les récoltes, empêchait la génération et tuait les jeunes enfants. La femme qui causait du désordre, comme la nature chaotique, devait être placée sous contrôle. » philosophe écoféministe Carolyn Merchant (citée par Mona Chollet)

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Citations de Mona Cholet :

"C’est assez étonnant de penser qu’aujourd’hui, la sorcière devient presque une super-héroïne. Traiter une femme de sorcière pendant des siècles, ça voulait dire la condamner à mort. Il y a une espèce de légèreté dans la manière dont on traite cet héritage qui est vraiment frappante et qui, je pense, est liée au faut que ce sont des femmes qui ont été exécutées et que la mort des femmes, c’est jamais très réel ni très grave."

"C’étaient beaucoup les veuves, les célibataires, les femmes qui n’étaient pas sous le contrôle d’un homme en fait. C’étaient aussi les vieilles femmes et beaucoup d’entre elles ont été brûlées à l’époque. La vieille femme, c’est aussi la femme qui n’est plus utile pour le pouvoir patriarcal. Elle a perdu sa force de travail souvent, elle ne peut plus faire d’enfants, elle n’est plus considérée comme agréable à regarder. Si vous parliez de travers à votre voisin, il pouvait vous dénoncer pour sorcellerie. Donc c’était une époque où on tolérait moins que les femmes parlent haut et fort et donnent leur avis franchement."

"Comme les supplices étaient publics, on peut penser que le fait de voir une autre femme brûlée pour avoir eu un comportement déviant, ça devait avoir un effet disciplinaire énorme sur l’ensemble des femmes."

Quatrième de couverture:

"Qu’elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ? Ce livre en explore trois et examine ce qu’il en reste aujourd’hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante — puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant — puisque l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d’horreur. Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s’est développé alors tant à l’égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever."

Contexte :

Structure :

Remerciements

Les héritières

Introduction