Extraits et citations :
“Que se passe-t-il lorsqu’une démarche universitaire et théorique essaye de s’engager dans des pédagogies qui incluent l’engagement actif des individus et des groupes et essaye de faire la différence dans le lieu institutionnel où elle est située? […] Cela requiert d’assumer que la culture fonctionnera toujours à travers ses textualités et que la textualité n’est jamais assez. Mais assez de quoi, pour quoi ? C’est là une question à laquelle il est extrêmement difficile de répondre parce que, philosophiquement, il s’est toujours révélé impossible dans le champ théorique des cultural studies – que celui-ci soit conçu en termes de textes et de contextes, d’intertextualité, de formations historiques dans lesquelles se logent les pratiques culturelles – d’arriver à quelque chose qui corresponde à une formulation adéquate de la culture et de ses effets. Néanmoins, je veux insister sur le fait que si les cultural studies n’apprennent pas à vivre avec cette tension, une tension que toutes les pratiques textuelles se doivent d’assumer, une tension que Said décrit comme étant l’étude du texte dans ses liens avec « les institutions, les agents, les classes, les universités, les entreprises, les groupes, les partis et les professions, les nations, les races et les genres dans leur définition idéologique », alors les cultural studies auront renoncé à leur vocation à être au monde.”
Quatrième de couverture :
Avec Sexpolitiques. Queer Zone 2, Bourcier récidive et reprend là où trois ans plus tôt elle nous avait laissés : sur cette zone mobile et brûlante qu'est la frontière entre la sexualité, les genres, la race et l'espace public. Jamais le sujet n'a semblé plus pressant. À l'heure rose et arc-en-ciel, à l'heure du mariage gay et du gay friendly, Bourcier frappe fort avec comme cible première: la République ou plutôt ce qu'il en reste, " la Rep " avec son hétérocentrisme et son racisme viscéral. Derrière la Rep rose, c'est l'homonormalité bon teint qui se dresse, derrière la Rep de l'intégration, c'est l'impudence post-coloniale qui continue de dépolitiser ou de victimiser les minorités sexuelles, de genre et ethniques. Mais alors que pour les Américains, la politique des différences et des post-identités peut espérer contrecarrer l'évangéliste Bush, l'auteur montre qu'en France, c'est l'élitisme idéologique faux-fuyant du régime républicain assorti d'un intellectualisme prudent qui domine et bloque les minorités et les politiques respectueuses de la diversité. Bourcier propose donc une impitoyable généalogie des maîtres et des savoirs en chef, n'épargnant ni Bourdieu (et ses blocages anti-féministes), ni la reine psychanalyse transphobe (ZAP la psy) non plus que le lesbianisme radical qui méconnaît les bienfaits des concerts de Madonna en frac. Et quand l'auteur évoque Foucault, ce n'est pas l'intégrale, l'intégriste, le souci de soi, ou un Foucault momifié et béatifié qui émerge mais un Foucault actualisé, hybride, cyborgisé, d'autant plus séducteur et politique. Une des forces des livres de Bourcier consiste à surimposer les espaces de controverses pour faire émerger les aberrations identitaires qui nourrissent tant les prétentions politiciennes classiques que les revendications gay et lesbiennes. Mais elle n'oublie pas de visibiliser les subcultures émergentes, les nouvelles formes de résistance politico-sexuelle, la révolte des anormaux, la post-pornographie, les masculinités, les fémininités et les nouveaux corps qui surgissent dans un monde décidément trop étroit. "Faire péter les barrières, cloisonner, décloisonner, mixer, opposer, réconcilier... Quand il s'agit de s'interroger sur la nature du lien entre lesbiennes et gays, chacun(e) tricote sa théorie en fonction de son parcours, voire de son intérêt personnel. Les adeptes de la non-mixité sont vilipendé(e)s, les chantres du ?on est tous égaux? peinent à convaincre. Avant de soigner, il faut diagnostiquer car s'il n'y a pas de rupture entre les gays et les lesbiennes, les solutions buvables seraient du poison. Si scission il y a, les mentions ?gays bienvenus? ou ?lesbiennes bienvenues? seraient un placebo qui ne servirait à rien d'autre qu'à se gargariser d'une ouverture utopique. Marie-Hélène Bourcier, sociologue, dynamite les concepts rigides et désigne l'ennemi avant de décloisonner." « Oxydo », mai-juin 2005, V. Jaime. "« Sexpolitiques », deuxième opus de ses « Queer Zones », a le grand intérêt de diffuser les travaux des auteur(e)s américain(e)s en France. Dans un style souvent cru, loin de celui des universitaires français, la sociologue et activiste queer revient sur les débats en matière de politiques sexuelles." « Politis », 16 juin 2005. Olivier Doubre.
Contexte :
Structure :
DIRTY TALK
Cultural Studies et politiques de la discipline : talk dirty to me !
NIQUE LA REP !
Nique la Rep ! Petit portrait de la France post-coloniale : Y a pas bon Banania République
Sex and the city
Dominator contre Madonna (nouvelles questions post-Femme)
La « fin de la domination (masculine) » : genres, performances et post-féminisme queer
Material girls en guerre contre Madonna et le queer : le « woman-identified » lesbianisme radical en France de 2002 à 1980
Il y a une vie après l’éjac faciale : de l’hystérique à la pute post-moderne
Sexorcismes : Baise-moi, Charcot, l’Exorciste et les porn stars
Pipe d’auteur : la « nouvelle vague pornographique française » et ses intellectuels (avec Jean-Pierre Léaud et Ovidie, Catherine Millet et son mari et toute la presse)
NIQUE TON GENRE !
Le silence des butchs
Freaks, le retour