Extraits et citations :

Depuis plusieurs décennies, on répète que le féminisme est le mouvement le plus pacifique de l'Histoire, qu'il n'a jamais tué personne. Pourtant, il y a eu des féministes violentes. Et il y en a encore. Contre toute attente, les femmes, elles aussi, peuvent faire peur. Aux hommes. Aux forces de l'ordre. À l'État.

Pourquoi les femmes qui ont usé de la violence contre le patriarcat sont-elles invisibilisées ? Une féministe violente "dessert-elle sa cause", comme le veut un adage rarement exploré ? Ou peut-elle justifier de faire justice elle-même ? Et pourquoi les qualificatifs "extrémiste" ou "haineuse" surgissent-ils dès que des féministes boobs à l'air ou brandissant des pancartes à paillettes descendent dans la rue, comme si, quelles que soient ses méthodes, une féministe était de toute façon considérée comme déjà trop violente ?

""Face à un système qui maltraite et peut aller jusqu'à tuer les femmes, riposter avec violence est vital, légitime et nécessaire. Si vous n'êtes pas prêtes à regarder la vérité en face, à laisser de côté cette croyance dogmatique du féminisme pacifique par essence, alors débarrassez-vous de ce livre."

"Le féminisme a bel et bien commis des crimes et c'est tout à son honneur."

"Il ne s'agit pas de savoir si tous les hommes sont des violeurs ou des meurtriers, mais d'accepter que le système leur donne la possibilité de l'être et ce sans nécessairement risquer grand chose."

"J'aime ce terme d'autodéfense car il résume parfaitement la réalité: le féminisme est une riposte, une réponse pour se défendre de la misogynie. La violence féministe est une violence défensive et non pas oppressive."

"Les femmes britanniques obtiennent le droit de vote en deux temps: d'abord en 1918, sous certaines conditions (avoir plus de trente ans, être mariée à un électeur...), puis en 1928, cette fois selon les mêmes conditions que les hommes. La violence a joué un rôle déterminant dans cette victoire. Mais alors que l'opinion populaire s'accorde aujourd'hui pour dire que le combat des suffragettes était noble, elle a tendance à dénigrer celleux qui font usage de ces mêmes techniques de nos jours. Comme s'il fallait que la violence vieillise d'un siècle pour gagner sa légitimité."

"Le patriarcat est violent par essence. Sa destruction le sera aussi. Depuis la nuit des temps, des femmes ont fait usage de la violence pour se libérer des carcans imposés par leur condition. Le féminisme est violent depuis le début. Mais à la différence du patriarcat, la violence féministe n'est pas oppressive. Elle est subversive. La violence comme outil du féminisme est tout simplement un moyen d'autodéfense, un moyen de survie. Et c'est bel et bien un moyen, et non pas une fin. Face à la misogynie la plus violente, les gestes de Maria del Carmen, de Jacqueline Sauvage, de Fatiha Taoui ou de Bernadette Dimet n'étaient pas prémédités, mais désespérés."

Quatrième de couverture :

« Le féminisme n’a jamais tué personne ». Cette phrase est brandie depuis des décennies par le discours féministe majoritaire. Comme si les féministes cherchaient à rassurer un patriarcat pétri d’angoisse, ou à appuyer l’idée – déjà bien répandue – qu’une femme ne peut pas faire peur, qu’une femme ne peut pas être dangereuse. Mais est-il vrai que le féminisme n’a jamais tué personne ? Elles s’appellent Maria, Noura, Judith, Diana, Christabel. Elles ont fait usage de la violence contre le patriarcat. Elles ont touché au grand tabou. Pour nourrir une réflexion sur la place de la violence dans la lutte contre le patriarcat, Irene nous raconte l'histoire de ces femmes violentes.

Contexte :

Structure :

Analyse :

A propos de l’autrice Irene :