Synopsis :

Février 1974. Parce qu’elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le MLAC – Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, elle va trouver dans la bataille pour l’adoption de la loi sur l'avortement un nouveau sens à sa vie.

Contexte :

Le MLAC est le Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception. Le MLAC utilisa la méthode de Karman, par aspiration, avec l'aide de médecins et de bénévoles. Les femmes n'ont rien à payer, et si elles ont dépassé huit semaines de grossesse, le MLAC organise des voyages aux Pays Bas où elles pourront avorter.

Analyse :

“L'avortement d'Annie se passe bien, elle est touchée par la bienveillance de l'accueil d'Hélène, infirmière, et de Monique. Dans un premier temps, elle estime ne pas avoir le temps de s'engager dans l'association car elle est déjà très occupée avec son travail et sa famille. Mais lorsque sa voisine Christiane meurt des suites d'un avortement clandestin, elle décide de s'engager dans le mouvement. Elle y découvre une grande solidarité, apprend progressivement à pratiquer elle-même des avortements. Le mouvement a du mal à répondre à une demande croissante de la part des femmes. Des tensions apparaissent entre de jeunes médecins qui souhaitent que l'avortement reste un acte contrôlé par les médecins et s'effectue à terme dans les hôpitaux, et Hélène, Annie et d'autres bénévoles qui y voient une opportunité de rendre aux femmes le contrôle de leur corps et remettent en cause une médecine qui traite davantage les femmes en objets qu'en sujets.

Lorsque la loi Veil est adoptée et que l'avortement est dépénalisé, la question de la dissolution ou de la survie de l'association se pose. L'avortement ne sera pas gratuit, certaines militantes craignent que la clause de conscience pour les médecins limite de facto l'accès à l'avortement. Annie a trouvé dans le mouvement une solidarité dont elle a déjà la nostalgie, et s'est découvert une vocation : elle décide de commencer des études pour devenir infirmière.” Source

A propos des réalisateurices :

Pour aller plus loin :

Histoire d’A - Documentaire sur la méthode par aspiration et sur le mouvement pour légaliser l’IVG

Bibia Pavard, « Quand la pratique fait mouvement : La méthode Karman dans les mobilisations pour l'avortement libre et gratuit (1972-1975) », Sociétés contemporaines, no 85, January 1, 2012, p. 43-63.‎

Béatrice Kammerer, « La méthode Karman, une histoire oubliée de l'avortement illégal en France », Slate, 31 mai 2017

Bibia Pavard, « Genre et militantisme dans le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception : Pratique des avortements (1973-1979) » [« Gender and Activism in the MLAC: Practising Abortions (1973-1979) »], Clio. Femmes, genre, histoire, no 29 « 68’, révolutions dans le genre ? »,‎ 2009, p. 79–96

Le guide thématique L'avortement : entre luttes politiques, militantisme, histoires personnelles et collectives